Le travail personnalisé en maths

Avant les vacances de Noël, nous avons été visité quatre classes qui fonctionnent en grande partie en travail personnalisé, à Paris, Nantes et Grenoble. Dans ces classes, le cours magistral a très peu de place : les élèves choisissent leur activité en s’aidant de leur plan de travail individuel. Ils travaillent donc des compétences différentes de leurs camarades. De nombreuses activités sont autocorrectives, mais l’enseignante demande souvent à voir le travail des élèves pour le valider et éventuellement conseiller à l’élève une autre activité ou lui venir en aide s’il semble bloqué.

La pédagogie « personnalisée » a de nombreuses inspirations. Aussi bien Maria Montessori que Célestin Freinet au début du 20è siècle ou encore Pierre Faure un peu plus tard ont milité pour que l’élève puisse apprendre à son rythme. Depuis quelques années, c’est Sylvain Connac qui s’en fait le principal promoteur, à travers ses livres parus chez ESF Editeur ou encore via la promotion du matériel PIDAPI, édité par l’association éponyme qu’il préside.

Ce qui varie beaucoup d’une classe à l’autre, c’est le type d’activité proposé. Dans certaines classes, les profs utilisent exclusivement le matériel estampillé Montessori. Dans d’autres les enseignantes ont recours à des outils développés par des collègues et mis à disposition sur leurs blogs, créent leur propre contenu, ou utilisent des ressources issus d’ouvrages. La place de l’écrit varie aussi fortement. Parfois, c’est la manipulation qui est systématiquement privilégié. Ailleurs, la majorité des activités à effectuer en autonomie se font à l’écrit (et ce indépendamment de l’âge des élèves).

Mais c’est aussi la place accordée aux temps de travail collectifs et à la coopération qui varie beaucoup. La tendance est toutefois d’essayer de ne pas enfermer les élèves dans un parcours 100% individualisé mais de les faire travailler en groupes et d’au moins organiser des temps de bilan des activités collectifs, ainsi que d’instituer des rituels.

Un conseil de toutes ces pro de la différenciation : plutôt que de vouloir transformer toute sa classe du jour au lendemain (ou de ne rien faire du tout face à l’ampleur de la tâche) mieux vaut cibler un domaine sur lequel on veut amener ses élèves à travailler à leur rythme, et faire pratiquer le travail personnalisé aux élèves d’abord une heure par semaine, avant d’enrichir les outils et de consacrer à cette pratique plus de temps.


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